Biographie

Née dans une Pologne communiste au sein d’une famille qui s’opposait au régime, Jolanta Sprawka a trouvé dans l’art et la musique une planche de salut. Formée en musique et en littérature (Université de Varsovie), ainsi qu’en danse contemporaine (Suède et Maroc), elle a intégré les arts visuels (installation, peinture et art performance) à sa pratique au Québec. Son travail a fait l’objet d’expositions sur l’île de Montréal – notamment au Gesù, à la galerie Stewart Hall, à la Maison de la culture Côte-des-Neiges, à la Maison de la culture Petite Patrie, ainsi qu’en septembre 2020 à l’Entrepôt du Musée de Lachine. L’artiste intègre également la performance dans la majorité de ses expositions et de ses installations, afin de leur donner un impact plus fort et de renforcer l’idée de « présence ». De plus, Jolanta Sprawka a conçu des œuvres in situ à Oaxaca au Mexique – au Musée des textiles, au centre d’artistes Obracadobra, et à la Casa Constitution du Centro Historico) – de même que dans divers festivals d’art environnemental, plus particulièrement au Québec et en Grèce. Elle a développé une approche artistique centrée sur l’humain, en passant par ce qui l’anime de manière fondamentale, par ce qui touche à l’énergie vitale.

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Pendant quelques semaines – une fraction de seconde dans une temporalité cosmique – un protozoa, métamorphosé en géant, vient poser son intrigue dans l’Espace culturel. Façonnée avec de la cellophane biodégradable, captant les moindres parcelles de lumière, cette œuvre-présence de l’artiste d’origine polonaise Jolanta Sprawka invite à se pencher sur les sources mêmes de la vie. De fait, dérivant de la langue grecque, « protozoa » signifie « animal premier ».

Travaillant majoritairement in situ, avec des matériaux souples et malléables (papier cellophane, tissu, ouate, corde et mylar), Jolanta Sprawka convoque par ses œuvres des qualités de légèreté et de lumière. On retrouve dans Mémoire d’un protozoaire, un élément clef de son processus installatif, les tresses de cellophane. Selon les lieux, celles-ci sont attachées, posées, suspendues. Elles permettent la création de formes organiques qui se développent en mouvements de spirale.

Elles suggèrent ici l’univers cellulaire qui nous entoure, mystérieux. Invisible à l’œil nu, fragile dans sa simplicité, il survit, se transforme, se multiplie, découvre le monde, conquiert les territoires, se bat. Il vit. Amical ou hostile, serviable ou dangereux; ce monde cellulaire est là, près de nous. Générant des émotions ambivalentes – colère, peur, confusion, tristesse – il signale le monde de nos origines, de nos ancêtres.